dimanche 20 avril 2014

Piétons

Parmi les faux-plis du tempérament latin, y'a le comportement routier. Et la France a trouvé un beau moyen de le repasser. Depuis qu'il a mis en place des radars-photos sur ses routes, l'État français se fait un fric fou.


Je me disais que bientôt, nous pourront aller plus loin. Avec les Google Glass et autres bidules du genre, il sera possible de filmer sa vie en continu.


Il suffira alors qu'un concepteur de logiciel offre une application mobile capable de reconnaître certaines infractions routières, et de les rapporter.


À un passage pour piétons, y'a tout ce qu'il faut pour effectuer facilement une reconnaissance d'image: de belles grandes bandes blanches. Ensuite suffit de confirmer que la priorité du piéton a été respectée, ou non.


Reconnaissance de la plaque du véhicule fautif (existe déjà), transmission des images de l'infraction (courant), connexion aux serveurs de l'autorité concernée (facile), impression d'une contravention (simple), expédition par courrier (banal). Nous avons tout ce qu'il faut...


"Oui, mais l'État n'a pas ce genre de moyens! C'est la crise!"


Pas vraiment. Suffit qu'un privé se lance et offre un service clé en main. Genre Google. Sur l'amende de 25 euros, Google s'en prendrait cinq.


"Ouais, mais j'ai pas envie de vivre dans un pays où on est constamment surveillé. C'est la Stasi ton truc!"


C'est vrai. Les gens n'aiment pas trop la dénonciation. C'est un problème.


Mais comme tout problème, on peut le contourner. En y opposant deux autres qualités du genre humain: la cupidité et l'appétit de vengeance.


Augmentons le pv à 30 euros, dont cinq irons dans le compte bancaire du piéton lésé. Ce chauffard vient de te griller ton passage clouté? Tiens, 30 euros pour sa gueule, cet enculé. Tout le monde a déjà rêvé d'être flic d'un jour pour balancer quelques procès verbaux. Moi, je rentabiliserais rapidement mes promenades dans Paris. Je songerais peut-être même à lâcher mon boulot pour ne faire que ça.


Et ces belles grandes bandes blanches, dont les conducteurs français ignorent la vocation, et qui coûtent un tas de fric à entretenir, serviraient enfin à quelque chose.





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